11/23/2007

Les pages qui vont suivre constituent un roman; j'entends, une succesion d'anecdotes dont je suis le heros. Ce choix autobiogrqphique n'en est pas réellement un: de toute façon je n'ai pas d'autre issue. Si je n'ecris pqs ce que j'ai vu je suffrirai autant-et peut-être un peu plus. Un peu seulemenet; j'y insiste. L'ecriture ne soulage guère. Elle retrace, elle délimite. Elle introduit un soupçon de cohérence, l'idée d'un realisme. On patauge toujours dans un brouillard sanglant, mais il y a quelques réperes. Le chaos n'est plus qu'a quelques mètres. Faible succès,en verite.
Quel contraste avec le pouvoir absolu, miraculeux, de la lecture! Une vie entière à lire aurait comblé mes voeux; je les savais déjà à sept ans. La texture du monde est douloureuse, inadéquante; elle ne me paraît modifiable. Vraiment, je crois qu'une vie entière à lire m'aurait mieux convenu. Une telle vie ne m'a pas été donnée.
Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte

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